« Sur une des tables, le jury pouvait consulter ce catalogue : Au pays de Herr Joseph Beuys, la question de l’identité dans l’art, Résidence d’artistes-étudiants en 3ème année de l’Ecole des Beaux-Arts de Versailles, du 6 au 13 avril 2014 (ArToll Kunstlabor).

 

Il pouvait regarder les pages consacrées à Intrusion :

« J’ai choisi une salle de 25 m2 et 3,87 m de haut. J’ai accroché, sur un des murs, 18 sacs à gravats sur lesquels j’ai peint la même scène : mon dégât des eaux. […] J’ai figuré une forme noire sortant du trou et devenant, d’image en image, de plus en plus envahissante, jusqu’à ce que cette tache recouvre quasiment la dernière peinture.

A l’intérieur de la salle, à 40 cm des murs, j’ai installé une autre forme intrusive : un parallélépipède constitué de quatre bâches en plastique, tendues du plafond jusqu’au sol. Ce volume opalescent obstruait la vue sur le mur d’images. Oppressant, il encombrait presque toute la pièce.                                   

          Le spectateur ne pouvait que circuler dans le peu d’espace laissé autour de ce volume, malaisément, repoussé vers les murs. Sur son passage, cette « bulle d’air » close sur elle-même, se mettait à frémir. Les pans de plastique se gonflaient d’air, ondulaient et bruissaient. » »

 

Extrait de Dégât Des Eaux, Fabienne Gillmann, janvier 2016, p.35-36